Place Jules-Ferry

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0979 005 00336
technique 1 photographie numérique : couleur
description Inscription(s) sur l'image : "Ancienne gare des Brotteaux / Paul d'Arbaut, architecte et Victor-Louis Rascol, ingénieur. / 1904-1908. / Construite pour la Compagnie des chemins de fer du P.L.M. (Paris - Lyon - Méditerranée). / Décors d'origine, oeuvres de C. Lacour, d'A. Barbier, de C. Gitrier et de C. Terreire. / Classée monument historique en 1982, elle a cessé d'être une gare voyageurs en 1983. / Réhabilité en 1988, elle abrite aujourd'hui notamment un Hôtel des Ventes aux enchères. / Plaque posée le 3 juin 2016 à l'initiative de l'APPL6 (Association pour la Promotion du Patrimoine Lyon 6ème) / avec le soutien de la Mairie du 6ème arrondissement de Lyon" (plaque mémorielle).
historique En 1858, le terminus de la ligne de Genève se situait à Saint-Clair. Voilà pourquoi, afin de desservir les Brotteaux et Villeurbanne dont le peuplement se développait "à vue d'oeil", les Lyonnais souhaitèrent vivement qu'une station s'installe dans le quartier. L'époque permettant les constructions de ce type sans terrassement ni tunnel, une nouvelle voie ferroviaire fut donc tracée à l'Est de la ville avec, sur six points, l'installation de simples passages à niveau. Une première gare, baptisée gare de Genève, sort alors de terre un peu à l'Est du Boulevard des Brotteaux actuel, entre l'avenue Général Brosset, au Sud, et la rue de Sèze, au Nord. Le tracé de la voie ferrée elle-même empruntait pratiquement celui de la rue Waldeck-Rousseau. Mais la multiplication des passages à niveau ralentissait le trafic automobile qui augmentait de jour en jour vers Villeurbanne et Montchat. De plus, quelques accidents spectaculaires, comme celui du 20 décembre 1901 coûtant la vie à cinq voyageurs et faisant trente et un blessés au passage à niveau de la rue Paul-Bert, incitèrent la Compagnie P.L.M. (Paris Lyon Méditerranée) à mener dès 1904 une enquête pour créer une place et diverses voies publiques. On envisage alors un énorme chantier pour déplacer la voie et ses infrastructures un peu plus à l'Est et surtout pour faire passer les rails en hauteur avec cinq passages traversant en dessous du chemin de fer. L'ancienne voie, conservée le temps des travaux, permet de maintenir le trafic. Adossée aux Frontières de Villeurbanne et face au quartier des Brotteaux. la nouvelle gare obéit à l'esthétique de l'époque, c'est-à-dire aux impératifs 1900. Due aux architectes D'Arbaut et Rascol et inaugurée en 1908, elle évoque l'idée d'un monument cossu et glorieux, "morceau de bravoure" destiné à créer un lieu privilégié de l'espace urbain tout en reflétant les options architecturales du moment. Et même si le bâtiment est toujours prêt à affronter les siècles à venir, sa fonction n'a pas pu résister à la dure loi de la modernisation. Cette nuit là, le 13 juin 1983, la pendule accrochée au faîte de la marquise marquait 0h29. L'express 5194 Nice-Lyon-Strasbourg s'arrête puis s'estompe au bout du quai. Dans l'indifférence presque totale, venait de stopper ici le dernier train des Brotteaux... Lyon Part-Dieu était née et le fantôme de l'ancienne gare prenait tranquillement ses quartiers ! Il faudra attendre 1988 pour être fixé sur la reconversion du site. Les nouveaux propriétaires, avec en figure de proue un commissaire-priseur et un restaurateur allaient en effet sortir la gare de son coma et mettre un terme à d'interminables polémiques. Après avoir trouvé sa voie dans la douleur, changé plusieurs fois de propriétaires et appris à regarder passer les trains, la gare des Brotteaux restera toujours gare... au moins dans la mémoire des Lyonnais.

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